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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 14:59

L’année académique 2007-2008 sera certainement gardée fâcheusement en mémoire par les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au moment où la crise alimentaire et les pluies diluviennes inquiètent le Gouvernement sénégalais, la session unique occupe et indispose la Faculté des Lettres, corrode et grignote les étudiants des Départements : Lettres Modernes, Lettres Classiques, Anglais, Espagnol, Arabe, Russe, Italien, Sociologie, Philosophie, Histoire, Géographie, Linguistique, Allemand qui doivent subir la session unique.
Mais qu’est ce que la session unique ? Participera-t-elle à réduire la population de la Faculté ? Quelques perspectives pour la Faculté à la lumière des causes et conséquences de la session unique ?
La session unique est selon les termes qui composent son expression un mode d’évaluation se basant sur un seul contrôle des étudiants. Cette unique épreuve a valeur de loi, validant également les diplômes. Moins souhaitable que l’année invalide et l’année blanche, elle est donc un rare examen qui remplace les traditionnelles sessions : juin et d’octobre. En principe, la première session dite celle de juin demeure non évaluative parce n’a pas lieu. Cependant, quelques matières peuvent être évaluées. Cas échéant, les notes sont gardées et ne sont divulguées que lors de la session unique, c'est-à-dire en octobre. Académiquement, les autorités facultaires optent pour cette unique session qu’après avoir observé et constaté le soupçonneux temps distribué aux cours, aux travaux dirigés et pratiques, aux séminaires entre autres enseignements. Ce manquement peut découler de deux facteurs : la grève ou les accidents de nature traumatisant. Dans la mésaventure de la Faculté des Lettres, c’est l’agent grève qui a fait accouché la session unique. L’amicale des étudiants, en bras de fer avec les autorités facultaires, universitaires et de l’éducation nationale, a fait observer à la Faculté une longue grève qui a paralysé les enseignements. En Assemblée de Fac, les autorités ont pris leurs responsabilités en déclarant la session unique.
Session unique ou sanction unique ? Voilà une coordination équivalant à une égalité. A la Faculté des Lettres, dont le nombre dépasse largement les capacités d’accueil et d’enseignement, il est sans nul doute plus juste de parler de la sanction unique pour trois raisons : la difficile gestion du nombre incontrôlé et incontrôlable de la population estudiantine, la révérencielle urgence de renvoyer les fauteurs de trouble, l’heureuse mise en orbite de l’excellence dans la Faculté. La remarque est frappante : la sanction unique, convenance académique, participera inéluctablement à réduire les étudiants de Faculté des Lettres. Une seule évaluation qui mitraillera les paresseux, les nullards, et les malchanceux. Un unique contrôle qui élira les plus ardus, les plus énergiques, les plus chanceux.
Déjà, avec les deux sessions, le taux de réussite est faible par rapport aux nombreux candidats. Les " redoublants " et "cartouchards" plus nombreux en Duel accompagneront les échecs en Licence, en Maître et en DEA. On peut affirmer sans risque de se tromper que plus de la moitié de la population sera renvoyée de la Faculté. L’atroce session unique pour les étudiants est en conséquence l’heureuse sanction unique pour la Faculté, qui augure des lendemains ensoleillés.
Les perspectives de la Faculté, découlant des causes et des conséquences de la session unique, sont lisibles, visibles et multiples.
Lisibles parce qu’au-delà de la mesure de la sanction unique, les responsabilités des autorités facultaires engagent une lutte sans merci contre les grèves cycliques, la violence manifeste, l’indiscipline caractérisée et les perturbations des enseignements.
Visibles à travers l’accord unanimement harmonieuse de la mesure que les étudiants ont accepté sans autre note discordante, la conscience de la perte de temps et l’acceptation des responsabilités partagées. Les étudiants ont su assurément que « toute médaille à son revers ».
 Multiples au regard des jeux et enjeux des la session unique qui sans ambages assainira la Faculté en y élaguant les feuilles mortes pour engraisser les racines intelligentes et excellentes qui poussent dans le pourrissement et le laxisme inquiétants. Faisant bonne ou mauvaise presse de la Faculté selon les sensibilités, la session ou sanction unique est un pas sûr pour entrer dans le système Licence, Master and Doctorat (LMD) annoncé depuis 2002. Seuls les étudiants les plus coquins intellectuellement, qui ont mis les bouchées doubles en cette période de Ramadhan, résisteront à l’ouragan déclenché par une grève à la fois mal assumée par les étudiants et mal gérée par les autorités. « Rouge au soir, Blanc au matin, c’est la journée du pèlerin ». C'est le débâcle suivi du désengorgement à la Faculté des Lettres de l'UCAD. Regrettable pour les innoncents, pourvu que des mesures idoines (recrutement de professeurs, de personnels administratifs, construction de salles...) soient prises.

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commentaires

K
On peut juste te reprocher de peintre le tableau de façon pathétique sans regret comme si tu est content du désatre. Ce que je crains c'est qu'on se retrouve dans une situation que les wolofs appelle "Suul Buki, Sulli Buki" (littéralement : "Déterrer un hyène en enterrant une") ; autrement déplacer les problèmes au lieu de résoudre. Le taux de réussite au bac cette année est certes faible mais c'est qu'en même quelques 19 300 nouveaux bacheliers qui viendront s'ajouter aux nombreux redoublants. Notre faculté va accueillir le tier ou la moitié ; ce qui fait entre 6 et 9 000 parmi les plus nuls de l'histoire du Sénégal car tout le monde sait que le niveau est faible. Ajouté au fait que, comme le dis Ousseynou, il y aura beaucoup de redoublants, je pense que nous nous acheminons vers le pire. Le seul niveau qui peut connaître une diminution est la deuxième année si on estilme en le regrettant qu'il y aura peu de passage du Duel I au DUEL II.<br /> C'est dommage pour un pays qui prétend mettre 40% de son budget dans l'éducation, le seul au monde où, parraît-il, tous les étudiants ont une bourse ou une aide. Quel gachis !  
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